OTTAWA (le 25 octobre 2000) - Le Centre pour la science dans lintérêt public (CSIP) a félicité Santé Canada
aujourdhui pour sa proposition dexiger des fabricants de produits alimentaires quils énumèrent tous les
renseignements nutritionnels sur presque tous les aliments emballés.
La proposition de Santé Canada imposerait la divulgation de renseignements tels que le nombre de calories, la teneur
en gras, en gras saturés, en acides gras trans, en cholestérol, en sodium, en fibres, en sucres et autres éléments
nutritifs par portion normalisée ainsi quen tant que pourcentage quotidien recommandé dans le cadre dun régime
équilibré. Tous ces renseignements devraient être fournis sur létiquette dans les deux langues officielles. La
proposition prévoit des règles spéciales pour les petits emballages et des exemptions pour les petites entreprises.
Létiquetage nutritionnel obligatoire aidera les consommateurs à améliorer leurs régimes alimentaires et à réduire
les risques de maladies cardiovasculaires et autres maladies liées au régime alimentaire, indique Bill Jeffery,
coordinateur national du Centre pour la science dans lintérêt public.
Cest une grande victoire pour les consommateurs. Depuis longtemps, les consommateurs, les experts en santé
publique et les législateurs appuient le concept de létiquetage obligatoire, mais ils avaient besoin dun engagement
ferme de Santé Canada. Cest exactement ce que nous venons dobtenir, ajoute-t-il.
Santé Canada a annoncé que les modifications réglementaires proposées seront rendues publiques aux fins de
commentaires au cours des prochains mois et quelles entreront en vigueur en 2001. Les fabricants auront un délai
de deux ans pour se conformer aux nouvelles règles sur la divulgation. À lheure actuelle, létiquetage nutritionnel
est volontaire à moins que le fabricant nannonce des valeurs nutritionnelles sur ses étiquettes, et même alors, les
renseignements quil est tenu de divulguer sont très limités et ne correspondent pas à des portions normalisées.
Depuis plus de trois ans, la coalition menée par le CSIP exerce des pressions sur Santé Canada ainsi que sur les
cinq partis à la Chambre des communes pour quils appuient le concept de létiquetage nutritionnel obligatoire,
explique M. Jeffery. En décembre dernier, 103 députés des cinq grands partis politiques ont signé une pétition en
vue daccélérer ladoption dun projet de loi sur létiquetage nutritionnel obligatoire présenté par le député libéral
Tom Wappel avec lappui de Reed Elley, porte-parole de lAlliance canadienne pour la santé, de Judy
Wasylycia-Leis, porte-parole néo-démocrate pour la santé, de Nelson Riis, porte-parole néo-démocrate pour lindustrie et de Svend
Robinson. Le projet de loi a également bénéficié du soutien de lAlliance pour la réforme de létiquetage des
produits alimentaires, une coalition qui regroupe 17 organisations à but non lucratif de protection de la santé et des
consommateurs mise sur pied par le CSIP. LAlliance our la réforme de létiquetage des produits alimentaires
représente deux millions de consommateurs, de scientifiques, de médecins, de professionnels de lalimentation et autres professionnels de la santé.
Bien sûr, nous sommes déçus que les emballages de viandes fraîches quon vend dans les magasins, une source
importante de gras saturés, soient dispensés de ces xigences, et quon nait pas établi de valeur quotidienne
spécifique pour les sucres, mais nous entendons discuter de ces questions et dautres détails avec Santé Canada au
cours des semaines à venir, indique M. Jeffery.
Étant donné lélection cet automne, je tiens à souligner que la dernière proposition du gouvernement fédéral
relativement à létiquetage nutritionnel obligatoire remonte à 1978. Le ministre de la Santé et du Bien-être social
avait alors fait des promesses qui ont été englouties dans le tourbillon dune élection et le programme na refait surface que vingt ans plus tard. Cette fois, nous irons jusquau bout.
Il ajoute : Cette annonce révèle que le gouvernement comprend bien limportance des politiques alimentaires pour
la santé du publique. Nous espérons que les questions de politiques alimentaires joueront un rôle important dans
la campagne électorale.